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vendredi 27 mai 2016

Loi El Khomri : un autre point de vue

 

De quoi Philippe Martinez est-il le nom?


Prétendre que la classe ouvrière organisée prend en otage le peuple français quand elle défend ses droits menacés, comme le répète la presse, restera sans doute dans les annales. Comme si ces travailleurs en lutte, hier chauffeurs-routiers, aujourd'hui salariés des raffineries, représentaient une minorité de nantis prêts à immoler l’intérêt général sur l’autel de leurs revendications catégorielles ; comme si une grève qui leur impose des sacrifices personnels était pour eux une partie de plaisir ; comme si leur combat n’était pas un combat pour tous, y compris pour ceux qui ont fait vœu de soumission à leurs maîtres et crachent sans vergogne sur leurs défenseurs.

Contrairement à la classe ouvrière, la cohorte de plumitifs dont le capital s’est attaché les services ne risque pas de s’insurger contre un système dont elle a pour vocation de chanter les louanges. Comment cette presse française soumise aux sept milliardaires qui en détiennent la propriété et déterminent sa ligne éditoriale, de BFM/TV à "Libération", du "Monde" à "L’Express" et de TF1 au "Figaro", pourrait-elle se comporter autrement que sur le mode d'une servilité à toute épreuve ?

Cette sujétion des médias, en effet, pousse un journaliste à prendre parti pour les détenteurs de capitaux et leurs valets comme si ses propres intérêts de classe étaient en jeu ; elle le range aussitôt du côté de la caste privilégiée qui rémunère ses services. Ce journaliste a beau être un salarié, le voilà qui crache son venin sur la classe ouvrière, comme si, piteusement assigné à la fonction expresse de combattre ses propres défenseurs, ce mercenaire devait aussi se faire renégat.

Mais ce constat de la servilité médiatique n'est pas le seul enseignement. Non seulement le gouvernement socialiste trahit tous ses engagements électoraux, mais il entreprend aussi à la demande expresse du capital une démolition que la droite n’avait pas osé imaginer. Redoublant de zèle pour satisfaire leurs maîtres, les socialistes entendent mener aussi loin que possible la mise en cause des conquêtes sociales, chaque régression, même si elle n’aboutit pas, permettant de franchir un nouveau seuil symbolique. A force de porter le fer contre les droits des travailleurs, espère-t-on, on finira bien par les persuader que leurs droits ne sont pas légitimes et qu’ils auraient tout à gagner à y renoncer. Pour les salariés, le droit du travail est un système immunitaire. Le parti socialiste est son virus.

Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler que les principaux acquis des travailleurs français ont été conquis de haute lutte ; que sans les massives occupations d’usines de l’été 36, les travailleurs ne partiraient jamais en congés payés ; que sans les combats héroïques de la Résistance et de la Libération, la Sécurité sociale et les comités d’entreprise n’auraient jamais vu le jour ; que sans les puissantes grèves ouvrières de juin 68, la revalorisation des bas salaires exigée par la croissance des Trente Glorieuses serait restée un vœu pieux ; que sans l’alliance avec un parti communiste français à 15-20% les conquêtes initiales de 1981 seraient restées lettre morte.

Mais le parti socialiste, historiquement, n’a jamais accompli la moindre réforme en faveur des travailleurs de ce pays. Il a pris acte d’un rapport de forces en 1936 ; il n’a joué qu’un rôle secondaire à la Libération, où le général de Gaulle confia les postes-clé aux communistes ; en 68 le PS était aux abonnés absents ; quant aux avancées de 1981, il les a reniées, en même temps qu’une souveraineté nationale dont il est avec la droite française l’un des fossoyeurs. En revanche, il réprima dans le sang les grèves des mineurs en 1947, faisant appel à l’armée contre cette avant-garde des luttes ouvrières depuis le XIXème siècle. C’est ainsi que les socialistes rendirent hommage aux héros de Germinal : en les faisant fusiller.

L'expérience historique nous l'a appris : le rôle des socialistes français, c’est d’accréditer la fiction d’une opposition entre la droite et la gauche qui n’existe que dans les représentations collectives, et non dans la réalité des rapports sociaux. C’est d’organiser au nom de cette opposition artificielle une alternance politique dont le principal résultat est d’empêcher une véritable alternative à la tyrannie de la finance mondialisée. C'est de substituer à la véritable question, celle de la répartition effective du produit social et de l'exercice de la souveraineté populaire qui en est la condition, toute une série de contre-feux et de querelles grotesques, de la théorie du genre à l'antisémitisme, et du voile islamique à la réforme de l'orthographe.

Quoiqu'il advienne de la crise sociale actuelle, on peut dire qu'elle a déjà manifesté une vertu pédagogique des plus précieuses. Car elle révèle, s'il en était besoin, que l'agitation qui se donne en spectacle à la surface du marécage politicien est l'expression voilée d'une réalité plus profonde ; que le véritable clivage social ne passe pas entre la droite et la gauche, mais entre ceux qui vivent de leur travail et ceux qui se contentent d’en toucher les dividendes. Dans cette division fondamentale de la société, la dignité du peuple français est d’un seul côté. A la Libération, le général de Gaulle nomma des communistes aux postes-clé. Parmi eux, Ambroise Croizat, modeste ouvrier français, créa la Sécurité sociale. En 2016, la dignité du peuple français a un nom : c'est Philippe Martinez.

Bruno Guigue










Bruno Guigue, né en 1962 à Toulouse,
est un haut fonctionnaire, essayiste et
politologue français


vendredi 13 mai 2016

Pour Pascal Durand député européen, Israël doit répondre de ses crimes devant l'Europe

Pascal Durand, député européen et ancien secrétaire national d’Europe Ecologie Les Verts, intervient régulièrement pour défendre la cause palestinienne. Cette fois-ci, il interpelle énergiquement La Haute Représentante de l’Union Européenne, Federica Mogherinien.

Ce mardi, au Parlement Européen en pleine session plénière, le député Pascal Durand se lève pour dénoncer haut et fort les démolitions opérées par Israël, de maisons, structures et villages palestiniens financés par l’Union Européenne, sans que cette dernière lève le petit doigt.



jeudi 12 mai 2016

Le statut de l'élu local

Déclaration de patrimoine, indemnités de fonctions, remboursements de frais, protections, sanctions ... vous saurez tout sur le statut de l'élu local



La brochure « Statut de l’élu(e) local(e) » de l’Association des Maires de France, dans sa version d’avril 2016 est disponible sur le site de l'AMF (ici).



mardi 10 mai 2016

Harcèlement et politique: «Pour que l’impunité cesse»




 

Ils sont issus de toutes les familles politiques sans exception, naviguent à tous les niveaux du pouvoir et n’ont droit à aucune impunité !

 

samedi 7 mai 2016

Mal logement, discrimination, encore un cas choquant au Plessis-Robinson !

Mal logement, discrimination, encore un cas choquant au Plessis-Robinson !
Les preuves s'accumulent sur la gestion injustifiés des logements sociaux au Plessis-Robinson. Encore une fois ces derniers ne vont pas à ceux auxquels ils sont destinés !
Une famille de 6 personnes avec 4 enfants dans un F3 de 54 m2 sollicite monsieur le maire depuis des années ! Sans succès !


mercredi 4 mai 2016

Invariable Front National, Le moment Meurice






Le chroniqueur de France Inter Guillaume Meurice, de l’émission Si tu écoutes, j’annule tout, s’est rendu au meeting du Front national à Paris le 1er mai pour vérifier que le parti d’extrême droite s’était bien “normalisé”. Il n’a pas été déçu du voyage, comme l’a repéré Libération.

“L’entente est bonne, dès qu’il y a un dérapement (sic) les choses sont mis au clair, ça a changé”, commence un militant. Et pourtant des “dérapements”, Guillaume Meurice va en entendre quelques-uns.

En particulier à propos des réfugiés (à partir de 3 minutes 50): “Ils ne parlent pas notre langage, ne connaissent pas notre méthode de travail…” estime un militant. Ils sont cependant en danger de mort, réplique Meurice. Réponse du militant :

“Nous aussi on est en danger de mort si vous regardez bien : vous traversez la route, vous êtes en danger de mort; vous vous levez le matin vous glissez sur votre tapis de bain, c’est la tête sur le bord de la baignoire, vous êtes en danger de mort. C’est pareil.”

Le studio est hilare. Il y a de quoi…